Page 56 - Des ailes pour le Brésil
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                  J’ai vécu la plus grande partie de ma carrière dans cet agréable quartier.
               Dans cette agence, je pense sans prétention avoir amplement contribué,

               pendant plus de trente ans autant à son développement qu’à sa renommée.
               Cet office avait une réputation bien établie dans le domaine des voyages

               de prestige, pour une clientèle du gotha du Tout-Paris.
               J’ai commencé mon apprentissage au bas de l’échelle, je ne comptais pas

               mes heures de travail. J’ai appris à faire des réservations, à rédiger les billets
               de train et d’avion, et à répondre aimablement aux clients.
               Comme souvent les services téléphoniques de location de la SNCF et des

               Wagons-lits étaient saturés, nous passions des heures au téléphone, les
               attentes étaient interminables, c’était décourageant.

               Pour satisfaire nos clients, tôt, le matin, je me rendais au bureau, afin de
               joindre les préposés de la SNCF et réserver les locations indispensables,
               surtout avant les départs des vacances scolaires.

               Dans les années quatre-vingt, notre agence fut la première en France à
               recevoir les terminaux informatiques Amadeus, d’Air France, pour faire les

               réservations d’avion.
               Cela changea notre vie. L’acquisition de ces ordinateurs et imprimantes

               ont beaucoup simplifié et amélioré notre travail.
               Quel gagne temps aussi !
               Ce fut pour le personnel de l’agence, le début de la découverte du nouveau

               et draconien système informatique Alpha III.
               Notre chiffre d’affaires avec Air France nous classait première agence à

               Paris, et à ce titre, j’avais reçu une « carte de privilèges Air France - Or »
               pour mes voyages professionnels.

               Un jour, j’ai confectionné un titre de transport de plus de deux mètres de
               long, pour un fameux flûtiste qui pendant deux mois faisait une tournée
               de concerts, de ville en ville aux USA.

               Ce fut un record, le billet fut photographié par notre compagnie d’aviation
               nationale.

               Une  bonne  partie  du  monde  de  la  musique  classique  internationale  se
               servait à notre agence.

               J’ai eu l’honneur de m’occuper des voyages des plus grands de la musique
               de  cette  époque,  comme  Arthur Rubinstein,  Isaac Stern  et
               Yehudi Menuhin.
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