Page 53 - Des ailes pour le Brésil
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                  Avec mon avocat, j’avais demandé la garde de Véronique, sans parvenir
               à l’obtenir. Je savais que les tribunaux de l’époque n’accordaient que très

               rarement la garde au père, uniquement s’il s’était avéré que la mère droguée
               ou alcoolique présentait un danger pour l’enfant…

               J’ai quand même tenté la procédure en démontrant que ma femme avait
               des troubles du comportement avec de nombreux témoignages, mais cela

               n’a pas suffi.
               Longtemps  après  la  dissolution  du  mariage,  un  bon  matin,  j'entendis
               sonner à la porte de mon appartement. Véronique apparut à ma grande

               surprise avec ses bagages sur le pas de la porte de mon domicile !
               À seize ans, elle s’était échappée de Baden, ne supportant plus l’autorité

               son beau-père.
               Elle  avait  fugué  et  avait  décidé  de  Vienne  de  rallier  Paris  par  l’Orient
               Express.

               Véronique  séjourna  quelques  semaines  chez  moi  et  ensuite  elle  dut
               retourner en Autriche, étant mineure et à la charge de sa mère ou elle passa

               son baccalauréat avec succès.
               Quand  nous  nous  retrouvions  pendant  les  vacances  autorisées,  il  me

               semble nous n’étions jamais en désaccord, elle était contente de me voir
               et moi aussi, c’était tout simple.
               Véronique redoutait la fin de ses séjours, les retours en Autriche, quelques

               jours avant son départ, elle commençait à paniquer.
               Ce n’était pas facile d’éviter de parler du divorce et de ses conséquences,

               j’essayais de me tenir à ma résolution de ne pas aborder le sujet.
               Un soir, lors d’un dîner avec des amis, elle raconta en rigolant, comment

               elle  avait  été  conçue,  ma  machiavélique  belle-mère  avait  troué  mes
               préservatifs ! J’aurais voulu que mes oreilles n’aient jamais entendu cela !
               Cette révélation tardive me plongea dans la question de savoir si moi aussi,

               j’avais été un enfant désiré, en tout cas, j’ai la certitude que mon père ne
               me voulait pas l’ayant entendu dire à ma mère à maintes reprises.

               Je ne voulais que Véronique ne pense pas que je la renie et qu’elle soit
               perturbée par cette question « suis-je un accident, un enfant non voulu » ?

                  Lydia ma deuxième femme, esthéticienne, accompagna aussi ma vie,
               mais peu d’années.
               Avant notre mariage, elle m’avait promis et juré devant témoin qu’elle ne

               voulait pas d’enfant sans mon consentement.
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