Page 59 - Des ailes pour le Brésil
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La complexité de voyages d’une dizaine de personnes voire de plusieurs
centaines exige une implication, une responsabilité et une dimension
beaucoup plus complexe que de s’occuper d’un voyage pour un seul client.
Le Français est un client individualiste, très critique, il n’est pas toujours
facile à canaliser dans un congrès international, la raison principale est la
méconnaissance de la langue anglaise.
Il ne veut rien faire comme tout le monde, il aime se singulariser et certain
révèle un ego démesuré.
Le voyageur français est considéré à l’étranger par les agences qui
recevaient nos groupes comme un passager difficile à traiter.
Pour de nombreux voyageurs, le mot « groupe » garde une connotation
discriminatoire et péjorative, comme une atteinte à leur liberté individuelle.
Un voyageur lambda ne peut pas être traité comme un ministre ou comme
une personne importante, d’où la création du mot qui flatte leur ego
inventé par les Anglo-saxons « VIP », Very Important Person.
Actuellement, vu les restrictions budgétaires, quelques VIP voyagent en
groupe pour des raisons économiques, en oubliant leurs prétentions.
À mon époque, les seuls moyens de communication pour organiser un
voyage avec l’étranger étaient le télex - un instrument de torture - et bien
sûr, le téléphone. À certaines heures, les communications téléphoniques
avec l’étranger étaient quasiment inaudibles ou bien les numéros de
téléphone étaient occupés ou bien inaccessible. Le prix de l’appel était
aussi dissuasif.
Dans les cas d’urgence, nous devions calculer le décalage horaire avec
notre pays et patienter durant de longues heures d’attente, pour obtenir les
réponses de nos correspondants dont certains étaient en pleine nuit.
La rentabilité des dossiers nous obnubilait, le chiffre d’affaires pouvait
atteindre des millions de francs de cette époque.
Quand nous avions à calculer un devis d’un voyage, nous devions prendre
en compte les différences de change des monnaies, l’éventualité d’une
dévaluation surprise, de grèves locales, et de plus l’environnent politique,
période électorale, etc.
Nous prenions souvent un risque financier, c’était pour certains pays du
tiers-monde un casse-tête chronique épineux.
Quand tout, c’était bien passé, nous étions contents et nos comptables
aussi.