Page 50 - Des ailes pour le Brésil
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                 D’après les personnes qui me connaissent et qui m’ont connu, j’ai plutôt
               bon  caractère,  mais  exigeant,  je  suis  tolérant  et  facile  à  vivre,  sachant

               reconnaître mes erreurs, donc tout à fait « fréquentable ».
               J’avais l’énergie et l’endurance physique et la capacité de maîtriser mon ego

               et ravaler ma fierté, ce qui n’est pas tous les jours facile et je connais le
               sens du mot empathie.

               Aussi, les jugements des autres sur les revers du mariage ne m’ont jamais
               affecté.
               Cette  habitude,  de  critiquer  les  divorcés,  transmis  de  génération  en

               génération est désuète et très éloignée de la réalité sociale actuelle.
               Bien, plus tard, j’ai eu la confirmation que ma femme était atteinte de

               troubles bipolaires, cela, je n’avais pas été capable de le démontrer.
               Elle  était  à  cette  époque  totalement  sous  la  coupe  de  sa  mère,  qui  la
               manœuvrait comme une marionnette.

               Certains symptômes de l’altération de sa santé étaient déjà annonciateurs
               de troubles psychiques, comme une intense permanente anxiété, et de plus

               des comportements obsessionnels au sujet de choses insignifiantes.
               Pendant  quelques  années,  j’ai  dû  supporter  ses  sauts  d’humeur,  ses

               exigences.
               Par exemple, elle contraignait avec autorité mes amis à fumer sur le palier
               de l’escalier de l’appartement.

               Quand je faisais couler un bain, le miroir au-dessus de la baignoire ne
               devait pas avoir de traces de vapeur, mieux vaut ne pas parler de ses autres

               obsessionnelles phobies, comme la poussière et l’obsession de la propreté.
               Mes amis ne me téléphonaient plus, et même m’évitaient, ne comprenant

               pas, pourquoi, je continuais à la supporter.
               Elle était arrivée à faire le vide autour de moi et aussi de ma fille.
               Ce mariage ne fut pas pour moi un long fleuve tranquille, le divorce dura

               cinq ans.
               Durant notre vie commune, je dois le reconnaître, elle m’a initié au plaisir

               de la cuisine indochinoise et à ces différentes saveurs, mais pas a grand-
               chose d’autre que je me souvienne actuellement.

               C’est vraiment le seul côté positif que je retiens de ce mariage, outre la
               naissance de ma fille.
               Les souvenirs se sont envolés, mais la plaie s’ouvre à certains moments.
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