Page 26 - Des ailes pour le Brésil
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                 Mon plus décevant exercice était de limer droit avec les bras en parallèle
               avec mon corps.


               La  pièce  de  métal  limé  n’était  jamais  à  angle  droit,  à  l’équerre.  C’était
               désespérant !

               Tout  bien  considéré,  quand  je  laisse  remonter  mes  vieux  et  meilleurs

               souvenirs de cet endroit, ceux qui surgissent sont ceux d’une immersion
               dans la musique classique.


               Quand  je  me  promenais  solitaire,  et  souvent  désabusé  sur  la  plage,  je
               fredonnais à tue-tête la romance de l’ouverture grandiose de l’opéra du

               Tannhäuser, cela me faisait du bien.

               Ce mouvement crescendo, dans une apothéose puissante et calme, alliant
               le violon et les cuivres, m’envahissait éperdument !


               C’est dans ces moments de ma vie, que j’ai réalisé mon ingratitude envers
               ma  mère  et  que  j’ai  eu  l’impression  d’entrer  dans  mon  moi-réalité.  Je

               quittais l’adolescence ?

               Ce qui est bouleversant, c’est que je n’ai pas su saisir cette chance de réussir
               ma scolarité alors que j’en avais l’opportunité.


               Combien de personnes sur terre n’ont pas à l’accès à l’éducation !? Quel
               gâchis ! Et quel malheur pour ma mère !

                Londres.


                  Comme beaucoup de mes compatriotes, j’ai vécu, en 1956, à Londres,
               où  j’étais  devenu  un  des  piliers  de  le  bar-discothèque  les  «  Enfants

               Terribles » dans le quartier animé de Soho.

               Je l’ai appris dernièrement, cette boîte existe toujours.


               Tout ce désarroi, ce désordre de ma vie désespérait ma mère qui ne pouvait
               plus supporter ma vie de turpitude morale.

                 Par relation, elle réussit à me faire engager comme apprenti vendeur à

               l’agence d’Air France de Londres pendant trois mois et ensuite à Paris dans
               l’agence  en  haut  de  l’avenue  des  Champs-Élysées  qui  n’existe  plus
               aujourd’hui.
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