Page 30 - Des ailes pour le Brésil
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Je n’étais pas à ma place, je faisais objet de salon et me sentais de trop !
J’allais dans ce club de snobes seulement pour échapper à l’ennui et à
l’autorité pesante de ma tante, mais la toute réelle raison était celle de
rouler doucement dans la « Packard convertible » capote baissée, le long
des plages de Copacabana et Ipanema.
Le chauffeur dans sa tenue blanche dans un reluisant
coupé Packard blanc abattait avec flegme sa besogne.
J’admirais les agréables silhouettes couchées sur le sable
qui s’étalaient à mes yeux.
Un vrai plaisir qui a bien changé à l’heure actuelle !
Ces créatures avaient pour moi un tout autre intérêt que de morfondre
dans l’appartement de ma tante et dans le Country Club.
La Packard ralentissait de temps à autre, et même s’immobilisait.
Le séjour fut court, quelques souvenirs sont restés bien gravés.
Ce voyage au Brésil fut le deuxième d’une longue suite.
Quelque temps après, fin de 1977, je fus mobilisé place Balard à Paris.
CHAPITRE II.
Des ailes tricolores, le Sénégal colonial (1957-1960),
l’Aéropostale, le requin-baleine, la lionne, l’avion Nord
Atlas.
Mon service militaire débute fin 1957 par trois mois de « classes », sur la
base aérienne 123 d’Orléans Bricy, au milieu d’une immense plaine balayée
par le vent comme l’armée aime les choisir.
À l’aube, en plein hiver au réveil, le premier exercice était une course à
pied de quelques kilomètres dans les bois en tenue de short.
Nous devions apprendre les exercices de combat, y compris la maîtrise des
techniques du « close combat » et le maniement des armes, mais nous
devions aussi apprendre quelques notions sur la guerre atomique et savoir
défiler.
Une fois par semaine, nous avons appris le sens du mot « parcours du
combattant » qui, effectué généralement en groupe, permettait parait-il de
renforcer la cohésion entre les militaires.