Page 24 - Des ailes pour le Brésil
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                 Je ne regrette pas d’avoir connu le plaisir et la joie des feux de camp à la
               tombée de la nuit et d’avoir appris à chanter.


               Aussi, j’acquis l’expérience du montage des tentes, l’inconfort du sac de
               couchage ou encore les fréquentes bagarres à la « garuche 3 » - la guerre

               n’était  pas  si  loin,  elle  s’était  terminée  en  septembre  1945.  Durant  les
               camps, nous mangions les fameuses rations de « corned-beef » qui avaient
               nourri les militaires américains, les « GIS ».


               Ce mot composé américain, « corned-beef », lié à la survivance, poussera-
               t-il  mes  parents  à  me  faire  apprendre  l’indispensable  langue  anglaise,
               inscrite dans les inévitables étapes de notre génération ?


               La connaissance de cet idiome m’aura, plus tard, je dois le reconnaître
               beaucoup  servi  pendant  ma  vie  professionnelle  ainsi  que  pendant  mes

               voyages.

               De nouveau envoyé un été dans une école à Nottingham dans la perfide
               Albion où j’appris dans une agréable famille à danser le fox-trot et le «

               quick step ». Mon premier baiser fut d’une ravissante petite étudiante aux
               mèches blondes dans un cinéma, lieu où debout à la fin de la séance ont

               écouté l’hymne God Save the Queen qu’une fistule anale de Louis XIV permit
               d’être composée par Lully.


               L’été  suivant  pendant  un  mois,  je  me  retrouvais  en  bord  de  mer  à
               Bournemouth où un couple quelque peu revêche m’hébergeait.

               Le mari se glorifiait d’avoir fait la campagne militaire sous le régime du Raj

               britannique en Inde, et en avait gardé la rigidité mentale.

               Le couple m’accusa d’avoir volontairement rayé avec un tournevis leur

               baignoire - surprenant fair-play anglais…

               Ah ! Les petites Anglaises, heureusement qu’elles ont été les héroïnes d’un
               film !


               Pour les garçons de ma génération, elles le méritaient bien.

                C’est quand même un comble de penser qu’avec notre réputation de «
               French lover » nous ayons dû apprendre d’elles que le vieux mot français

               - fleureter était devenu flirt.
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