Page 29 - Des ailes pour le Brésil
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                 J’avais été invité à Rio par ma grand-tante Rosie, qui prétendait être une
               princesse franco-polonaise.


               C’était une élégante créature, toujours enluminée par une parure de bijoux
               de pierres précieuses.

               Ce  personnage  au  caractère  excentrique  vouait  un  véritable  culte  au


               whisky.
               Elle  habitait  un  luxueux  et  grand  appartement  dans  le  quartier  de  «

               Botafogo ».

               De cette grande belle femme blonde se dégageait faste et élégance alors

               que sa vie n’était que jalousie et oisiveté.
               Son deuxième et beau mari macho brésilien, du nom de « Chico » était
               un riche entrepreneur qui vouait aux autres femmes la même dévotion

               qu’à la sienne.

               Ensemble, ils aimaient savourer, le cocktail whisky sour en vogue à cette

               époque.

               Leur état d’ébriété habituel et leurs chamailleries me désespéraient.

               Pour  me  distraire,  ils  avaient  décidé  de  m’envoyer  chaque  matin  au  «

               Country-Club » de Rio.

               Je suppose que c’était pour me faire toucher du doigt le niveau social des

               membres du club, le gratin de la ville.

               Dans cet aréopage du « Tout-Rio », je me retrouvais entouré d’une kyrielle
               de riches petits avortons méprisants pour lesquels l’idée de classe était une

               véritable carapace d’orgueil - avec eux, je n’avais rien en commun.

               Comme, en outre, je ne parlais qu’un mauvais Portugais, le désamour était

               total et profond.

               Un jour, je me suis battu avec un des membres du club qui prétendait que
               nous avions perdu la guerre et que les Français étaient des lâches, ce qui

               n’est d’ailleurs pas tout à fait inexact.

               J’avais prévu, que pendant mon séjour de quinze jours à Rio, je pourrais

               me sentir libre de mes actions.  Ce fut le contraire, je dus subir des dîners
               fastueux, cocktails et soirées abrutissants avec l’High Society de Rio.
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