Page 31 - Des ailes pour le Brésil
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Le moral de l’Armée était au plus bas, cela laissait présager les
événements d’Algérie, le coup d’État du 3 mai 1958.
Il ne faut pas oublier que le nombre des appelés du contingent dépassait
le demi-million à la fin de la guerre, en 1962.
Ensuite, changement de climat, de culture et de paysage, je pars pour
l’Afrique.
En pleine guerre d’Algérie, après plusieurs affectations, j’ai été muté à la
base aérienne BA 161, dans la ville de Thiès au Sénégal, poste de perdition
entouré de la brousse qui, de nos jours, est devenu une base aérienne de
formation et d’entraînement sénégalaise.
Thiès, cette ville résolument coloniale de quelque 200 000 habitants, à 70
kilomètres de Dakar, était une ancienne garnison de la Légion Étrangère
et un diocèse de Pères Blancs, les missionnaires d’Afrique.
À partir de novembre 1956, notre illustre académicien Léopold Sédar
Senghor devient Maire de Thiès.
Aussi c’est à Thiès, qu’en juillet 1940, le gouvernement français entrepose
1100 tonnes d'or de la Banques de France, ainsi que celui de la Banque de
Belgique dans trois baraques, sans caves, aux fenêtres murées, aux portes
seulement cadenassées, en plein bled, gardées par la troupe.
À l'époque coloniale, Thiès fut le siège de la régie des chemins de fer.
Les ateliers, dépôts, bureaux de l'administration, tout ce qui avait trait au
chemin de fer se trouvait là.
C'était aussi un important carrefour ferroviaire de la ligne Dakar-Niger,
qui menait à Bamako, qui croisait la ligne Dakar-Saint-Louis.
La base était commandée à l’époque par le Colonel Morlay.
Je me souviens de son nom, car je donnais des cours d’anglais à sa fille !
Cette base a été liquidée en 1964, après avoir connu son heure de célébrité.
Ce fut un terrain d’aviation qui eut un rôle important dans la saga des
premières traversées de l’Atlantique sud.
Ce fut de ce terrain d’aviation que le 9 février 1933, le pilote écossais
James « Jim4 » Mollison fut le premier à traverser en solo l’Atlantique
Sud, dans un petit avion de tourisme Hearts commander, doté d’un moteur
de 135 CV, pouvant soutenir une vitesse moyenne de 226 kilomètres/h.
Ce fut un record mondial sur le trajet de Thiès à Natal au Brésil.