Page 25 - Des ailes pour le Brésil
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C’est grâce à elles que beaucoup de nos pucelages français furent perdus.
La fin de l’innocence !
Soulac-sur-Mer, Gironde.
En 1955, ma mère décide en désespoir de cause de tenter, une nouvelle
fois, de résoudre le problème de mon éducation, après mes nombreux
déplorables séjours dans des internats et autres écoles.
C’est alors que son regard se tourne vers le mot « apprentissage ».
Elle décide de me préparer à l’examen de l’école de formation de l’armée
de l’air des sous-officiers de Rochefort.
Le lieu choisi sera à Soulac-sur-Mer, en Gironde, ou je séjournerais de
nouveau en pension chez un couple de retraités.
Tous deux auront la charge pendant plus d’un an de s’occuper de ma
personne, dans une petite maison en bord de l’océan.
J'e garde de très bons souvenirs de cette période de ma vie !
Lui était un petit homme tout chauve avec un caractère bien trempé,
ancien premier violon de l’orchestre de Bordeaux.
Son épouse qui avait les rondeurs d’une mezzo-soprano avait fait carrière,
elle aussi, dans l’un du plus beau théâtre opéra d’Europe, qu’ils m’ont fait
gentiment visiter : celui de Bordeaux, connu pour sa structure et son
acoustique.
Le matin, pour faire mon apprentissage de mécanicien, je me dirigeais vers
un sombre garage tout proche.
L’après-midi était consacré aux cours d’orthographe, prodigués par ma
diva, madame Equem.
Au bout de quelques semaines, mon instructeur et en même temps
garagiste, aux joues de la couleur de l’excellent vin de la région, découragé,
prévint ma mère que la mécanique n’est pas mon futur.
Le diagnostic serait actuellement trouble de déficit de l’attention, ou tout
simplement manque d’intérêt pour cette profession de mécanicien !