Page 14 - Des ailes pour le Brésil
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On disait de ces audacieux aviateurs « Qu’ils tutoyaient, la nuit les étoiles,
au son du ronron de leur moteur, souvent la tête dans les nuages les yeux
fixés sur la jauge d’essence, la peur au ventre ».
Leur priorité était que le « courrier passe » en dépit de toutes les
intempéries.
Je porte comme deuxième prénom, hasard ou coïncidence, le même
prénom que celui de mon grand-père, Marcel, et également celui de Noël
qui se traduit en portugais par Natal - ville où je vis maintenant depuis
plusieurs années.
Les déménagements de la famille dont je ne percevais que les
conséquences sur ma vie quotidienne, nous ont ensuite amenés à Santiago
du Chili par la ligne du chemin de fer transandin aujourd’hui abandonné,
qui culminait à l’altitude de 3 176 mètres.
Cette ligne est connue comme une des plus incroyables réalisations
d’ingénierie.
Son exploitation commença en 1910, le tunnel est d’une longueur de 5 065
mètres.
Je me souviens des maux de tête, le mal des montagnes lors de la
traversée de la cordillère des Andes dû au déficit en oxygène ressenti en
haute altitude.
Mon frère et moi avons été scolarisés à l’Alliance Française de Santiago,
nous devions avoir sept ou huit ans.
À la sortie de cet établissement, nous retrouvions les principaux
belligérants de la guerre en France.
Des bagarres homériques et quotidiennes se déroulaient contre les garçons
italiens et allemands, elles étaient une juste réplique du chaos qui avaient
ensanglanté nos pays respectifs.
Le fil des jours est devenu le fil de l’eau et j’ai appris à nager en récoltant
une autre cicatrice au front, apprenant durement à ne pas sauter dans une
piscine sans vérifier qu’elle est complètement remplie !