Page 13 - Des ailes pour le Brésil
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                 Ce n'étaient ni les premières balafres, ni les dernières.
               J’en porte encore au bras de longues cicatrices et de longues années après,

               ont  surgi  des  morceaux  de  verre,  comme  pour  me  rappeler  ma
               performance acrobatique !
               Par la suite, faute de lianes, chères à l’auteur de Tarzan, j’ai chevauché les

               genoux de mon grand-père, un homme impressionnant que j’appris en
               prenant de l’âge qu’il avait été le fondateur de la compagnie d’aviation

               l’Aéropostale.
               Les  épopées  remarquables  de  ces  intrépides  pilotes  sont  devenues  des
               usines à rêves pour des générations d’hommes du monde entier, en partie

               grâce au livre du Petit Prince d’Antoine Saint-Exupéry, et également au rôle
               de Pierre Fresnais en France dans le film « Au grand balcon ».

               En 1930, la Compagnie Générale Aéropostale, s’affiche comme la plus
               grande compagnie aérienne au monde, exploitant un réseau de 17 000
               kilomètres, rassemblant 80 pilotes, 250 mécaniciens, 53 radios, 250 marins,

               en  tout  1500  personnes.  Elle  possède  218  avions,  21  hydravions  et  8
               navires survolant 9 pays, et relie trois continents, aujourd’hui elle s’appelle

               Air France.

               Mais  le  rêve  n’est  pas  toujours  monnayable  et  la

               destinée de mon grand-père Marcel Bouilloux-Lafont,
               à qui Jean Mermoz apprit à voler - quand ce mot voulait
               dire bien autre chose que le simple fait de savoir piloter

               une machine périlleuse mourut tristement oublié de la

               France, à l’Hôtel Natal de Rio, le 2 février 1944.

                                                                                                                      Mon grand-père Marcel Bouilloux-Lafont.
               Où est la gloire ? Les Français ne savent pas caresser leur orgueil !

               Héros oublié de notre histoire de l’aviation, un monument enfoui sous les
               sables d’une bien étonnante amnésie à la Française, il fut victime de son
               patriotisme et trahit par les gouvernements de la Troisième République.

               Ce  visionnaire  aurait  sans  doute  esquissé  un  sourire  de  satisfaction  en
               voyant son nom écrit parmi les plus connus dans l’histoire de l’aviation

               mondiale (top cent) du XXe siècle, comme les aviateurs Jean Mermoz,
               Paul Vachet et de Saint-Exupéry.
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