Page 75 - Des ailes pour le Brésil
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Outre le choc immense qu’ils avaient subi, la plupart n’avaient plus ni
bagages ni documents d’identité.
Après l’arrêt brutal à l’atterrissage, la cabine avait pris feu.
Pour les survivants, la priorité avait été de trouver le plus rapidement
possible une issue de secours.
Quelques-uns de nos passagers gravement brûlés, avaient été répartis dans
trois hôpitaux, ce qui ultérieurement compliqua terriblement l’organisation
de leur rapatriement.
Le Consulat de France avait été prévenu de l’accident, les informations des
contrats d’assurance de nos voyageurs, les aida énormément et leur fit
gagner un temps précieux.
Le plus insupportable fut d'accompagner à la morgue des survivants pour
l’identification des corps brûlés parfois difficilement reconnaissables.
Certains survivants lors de cette funèbre formalité devaient être soutenus
à bras-le-corps.
J’ai dû m’occuper du rapatriement des rescapés tout en échappant au
harcèlement aussi sordide que morbide des médias.
Le souhait des passagers était seulement d’être rapatriées dans les meilleurs
délais et rejoindre leur famille.
La compagnie d’aviation, finalement, après de nombreuses tergiversations,
consentit à mettre à notre disposition pour rejoindre Paris, un avion DC 9
pour seulement une vingtaine de passagers.
Ce fut certainement pour cette compagnie, une « première » tant la
pression médiatique était insoutenable pour leur image de marque.
Le Consulat émit pour les rescapés des documents provisoires, le passage
des formalités de police pour l’embarquement à l’aéroport fut simplifié.
La compagnie d’assurance s’occupa du rapatriement des corps avec les
autorités.
La plus grande difficulté fut de convaincre ces passagers apathiques,
encore traumatisés de reprendre un avion.