Page 72 - Des ailes pour le Brésil
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Il manqua peu de choses pour qu’il soit débarqué.
À vrai dire, au fond de moi-même, j’aurais été ravi que ce personnage soit
débarqué sans ménagement, tant il était hautain et suffisant.
Le comble fut par-dessus le marché que son bagage ressemblait au mien…
Lors du débarquement à Roissy, son chauffeur, à la réception des bagages,
confondit les deux valises et il partit avec la mienne pour Paris.
Je vous fais grâce des péripéties qui suivirent pour récupérer ma valise
quand j’ai essayé d’ouvrir son bagage.
À la demande d'un ministère lors d’un autre voyage, j'avais affrété un avion
de Paris pour Budapest en Hongrie pour une importante délégation
d’hommes d’affaires.
La nourriture - foie gras, magrets - avait été entreposée pour le vol retour
du lendemain, dans les chambres froides de l'aéroport.
Quand nous avons voulu la reprendre, les victuailles s'étaient volatilisées,
comme par miracle.
Nous avons dû improviser.
Jamais autant de petits sandwichs n’ont été tartinés dans une cabine
d’avion en si peu de temps, pour combler les besoins du dîner !
Heureusement, la délégation arriva en retard, et à ma grande surprise, le
ministre s’excusa du retard pour l’horaire du décollage.
L’imprévu dans ce métier devient une obsession, presque une seconde
nature.
Parfois, nous tombions sur des clients de très mauvaise foi à la fin d’un
voyage.
À la suite d'un voyage à Reykjavík en Islande pour plus de cinq cents
cardiologues, pour le lancement d’un nouveau médicament, deux
médecins nous envoyèrent une lettre recommandée, réclamant
d’importants frais de dédommagements.
Nos cardiologues arguaient un arrêt de travail de plus d'une semaine, en
joignant à l’appui des certificats médicaux de circonstance et de
complaisance avec une facture à tomber à la renverse.
Ils prétendaient avoir été brûlés devant les geysers de vapeur, lors d’une
excursion.