Page 64 - Des ailes pour le Brésil
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                  En route, nous avons été arrêtés à un imposant barrage de contrôle, par
               des militaires armés jusqu’aux dents.

               L’officier me demanda mes papiers d’identité, c’est alors que je réalisais,
               que  je  les  avais  laissés  dans  ma  chambre  de  l’hôtel  Ivoire  dans  la

               précipitation du départ et de la fatigue.
               La  guide  tenta  d’expliquer  notre  rôle  important  dans  l'organisation

               officielle de l'événement. Peine perdue.
               Je fus jeté, menotté dans une Jeep sans ménagements et enfermé dans une
               sombre cellule collective dans une prison d'Abidjan où j'ai passé quelques

               heures parfaitement désagréables pour vérification d'identité.
               Ce  n’est  que  vers  10 heures,  le  lendemain  matin,  qu’une  voiture  du

               gouvernement vint me soustraire de mes geôliers et m’extraire de cette
               prison immonde.
               À  cette  époque,  de  nombreux  mercenaires  blancs  traversaient  la  Côte

               d'Ivoire,  peut-être  ressemblais-je  à  l’un  d’eux  ?  J’étais  le  seul
               fautif, l'officier ivoirien avait exécuté les ordres reçus.

               Le téléphone portable n’existait pas à cette époque, il aurait été bien utile
               dans ce cas.

               Nous ne vivions pas encore la période paranoïaque du terrorisme que nous
               traversons sur la planète actuellement.
               En  Afrique,  les  rapports  conflictuels  religieux  ou  tribaux  ne  sont  pas

               nouveaux  et  perdurent  depuis  la  nuit  des  temps,  ainsi  que  le  racisme,
               l’esclavage, initié principalement par des tribus arabes. Cela continue à nos

               jours !
               De retour à mon bureau, harassé, pas rasé, ma chemise blanche maculée

               de noir, une femme blonde en pleurs m’attendait.
               Elle tenait dans sa main un morceau de tissu blanc réduit à une peau de
               chagrin qui avait dû être une robe. Manifestement, c’était le travail d’une

               machine à laver.
               Cette femme était l’épouse du Président du congrès.

               Aie ! Non, sans agressivité, elle m'expliqua qu'elle avait donné sa robe la
               veille à nettoyer et qu’elle avait prévu de porter ce vêtement pour la soirée

               de  l'inauguration  au  Palais  Présidentiel.  Sur  mes  conseils,  elle  partit
               accompagnée d’une hôtesse, faire la tournée des magasins d'Abidjan, où
               elle acheta une superbe robe griffée Givenchy.
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