Page 36 - Des ailes pour le Brésil
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Cela est bien triste et pathétique pour ce pays que j’ai aimé à l’époque où
j’y ai vécu.
Après cette insulte, je n’ai jamais remis les pieds sur le sol africain, mais
tous ces souvenirs bons ou moins bons sont toujours enfuis dans ma tête.
Quand je pense que le président Léopold Sédar Senghor m’avait
dédicacé un livre pour me récompenser du travail effectué dans le cadre
de la promotion du tourisme au Sénégal !
Il m’arrivait de participer à des missions de convoyage sanitaire.
L’avion le plus fréquemment employé était le bruyant Nord Atlas 2 501, au
confort réduit, aux sièges en toile, alignés sur chaque bord de la carlingue.
Les « toilettes » étaient remplacées par une passe coque, un tuyau de
caoutchouc et un entonnoir, utilisables exclusivement par des hommes.
Les atterrissages dans des endroits perdus et totalement isolés pouvaient
souvent être angoissants.
Le plus agréable, c’était le survol des fleuves en vol rasant, le « radadas »
en jargon de pilote de l’Armée.
La savane africaine, espace lointain.
Sous nos ailes, se déroulaient les immenses étendues du désert, des
savanes, des forêts, où nous pouvions également voir s’enfuir les
animaux sauvages totalement effrayés au bruit de nos moteurs.