Page 32 - Des ailes pour le Brésil
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                   Quelques mois après, l’aviatrice néo-zélandaise 5 Joan Battent s’illustra
               également sur l’Atlantique Sud, en atteignant la ville de Natal en solo le 13
               novembre 1933 dans un temps record de treize heures et quinze minutes,

               en décollant de Thiès.
               J’appris en France seulement en 2016, que des pilotes de l’Aéropostale
               avaient décollé de cette base aérienne et qu’elle avait été la première base

               militaire  déployée  en  Afrique  Occidentale  française  (A  O  F)  dans  les

               années 1920 - (escadrille africaine nº 2 sur avion

               Potez 29).
               Le  14  octobre  1927,  un  Breguet  XIV  de
               l’Aéropostale 6 prit feu à l’atterrissage : le pilote
               Edmond  Lassalle  ainsi  que  son  mécanicien

               Moreau  décédèrent  des  suites  de  leurs

               blessures. C’était l’époque des cercueils volants.
               C’est seulement maintenant que je réalise, en rédigeant un livre numérique

               sur  l’Aéropostale  (www.aeropostaleameriquesud.com),  que  cet  avion
               appartenait à mon grand-père, alors que j’ai moi-même séjourné dans ce


               camp d’aviation pendant plus de deux ans.
               Quelle tardive découverte et dramatique coïncidence !
               C’était l’époque des raids téméraires en avion et des hydravions à hélice, à

               la recherche de la performance et du transport du courrier postal.
               Je passais généralement mes permissions à Dakar distant de 70 kilomètres.

               J’allais souvent au Lagon, un ponton en bois qui existe toujours près de la

               corniche où un Toulonnais du nom de Calandini m'avait initié à la pêche

               sous-marine.
               Les  eaux  du  Sénégal  étaient  très  poissonneuses  avec  beaucoup  de
               planctons, mais peu limpides et plutôt froides.

               Dans ses eaux foisonnaient les requins-marteaux, barracudas et murènes,

               ainsi qu’une foule de bons poissons.
               Un  jour,  à  la  suite  d’une  grande  tempête,  un  chalutier  espagnol  s’était

               échoué  à  l’île  aux  serpents,  petit  îlot  volcanique  désertique  à  une  bonne

               distance en face du ponton.
               Alors que sous l’eau, nous récupérions du matériel radio, nous avons été

               subitement fortement ballottés, brinquebalés.
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