Page 35 - Des ailes pour le Brésil
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                  Au début et pendant quelques jours de l’hivernage, un flegmatique soldat
               africain  tôt  le  matin,  nettoyait  à  grands  coups  de  balai  les  abords  du

               bâtiment.
               Il rassemblait méticuleusement en un petit tas ces bestioles noires pour

               ensuite les enflammer et les voir se tortiller dans l’agonie.
               Il paraît qu’avec leurs aiguillons, ils se piquent pour mourir plus vite avant
               de se consumer dans les flammes !

               Leurs congénères venimeux, les serpents, sont aussi nombreux dans ce
               pays, comme le terrible Mamba noir 7qui cause actuellement de nombreuses

               morsures dont 300 mortelles par an.
               Je  n’ai  jamais  aperçu  cette  espèce  et  heureusement,  parce  que  sa
               particularité est d’attaquer toute âme qui vit aux alentours.
               Dans l’armée coloniale d’Afrique, il existait une sorte de bizutage.
               Quand un militaire engagé arrivait de la métropole avec son épouse, nous

               l’invitions malicieusement  à  essayer  les ailes de cantharides,  redoutable
               aphrodisiaque.
               Nous nous imaginions en ricanant, la raison de leur absence prolongée

               dans leur petite villa !
               Plaisanterie bien militaire nullement de très bon goût.
               Un jour, de retour d’une opération en brousse où j’avais vu les restes d’un
               pilote qui s’était craché en hélicoptère, on me raconta la triste fin d’un
               chien militaire de guerre que j’avais pris en affection pendant nos tours de

               garde la nuit avec un sergent « maitre-chien ».
               Pendant que son maître était parti en permission en France, ce molosse
               avait  réussi  à  s’échapper  de  la  base  et  semé  la  terreur  dans  la  proche

               médina.
               De peur, les Africains, armés de machettes, avaient tenté de le tuer. Après
               un long combat sanglant, blessé, il fut achevé par la police militaire.
               De nombreux villageois furent amenés à l’hôpital.

               Ma  santé  a  gardé  des  séquelles  de  cette  période  africaine  :  paludisme,
               amibes, typhus.
               Encore, actuellement, se réveillent de petites crises de malaria, mais de

               moins en moins.
               Pendant quelques mois, un petit singe du nom de « golo golo » m’a tenu
               compagnie, puis un jour, il m’a quitté, je ne sais pas pourquoi ? La dernière
               fois que je suis allé à Dakar dans les années quatre-vingt, j’ai dû essuyer
               sur  mon  visage  un  crachat  après  avoir  été  traité  de  « Sale


               toubab » traduction « Sale blanc » en langue wolof.
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