Page 65 - Des ailes pour le Brésil
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                  À son retour, avec un grand sourire de satisfaction, elle me remit, une
               facture salée que je m’empressais de transmettre avec mes compliments et

               quelques commentaires au directeur de l’hôtel qui en voyant le montant
               s’étrangla. Nous avions évité un scandale et surtout beaucoup de palabres.

               Les Américains ne sont pas très tolérants avec l’Afrique.
               Dans ce type d’incident, comme nous sommes toujours en première ligne,

               souvent la faute qui ne nous incombe pas nous est attribué.
               L’injure n’est même pas rare, il faut savoir tempérer et faire preuve de
               patience, les poings serrés, pour résoudre ce type de problème qui sont

               assez fréquents.
               Kenya, préparation d’un voyage.

                 Mon  deuxième  séjour  en  prison  se  passa  au  Kenya  dans  une  geôle
               exotique avec le directeur d’une grande multinationale spécialisée dans les
               ascenseurs, au demeurant fort sympathique.

               Ce fut dans la ville de Mombasa que l’incident se produisît, après avoir
               vérifié  les  aménagements  des  chambres  et  des  salles  de  réunion  de

               l’hôtel et la logistique.
                Comme  nous  avions  l’après-libre,  le  directeur  anglais  de  l’hôtel  nous

               proposa de faire une visite, a la réserve du nom de Shimpa Hill, si mes
               souvenirs et recherches sont bons.
               Gentiment, il nous proposa de nous prêter une vieille voiture Morris, avec

               laquelle nous nous sommes embourbés peu avant la tombée de la nuit sur
               une piste trempée. Nous ne savions pas très bien où nous étions. Nous

               n’en menions pas large, la situation n’était pas bonne du tout, le plaisir de
               la découverte s’était transformé en une grande angoisse.

               Deux heures, plus tard, nous aperçûmes les lueurs des phares d’une Land
               Rover. Bientôt, nous découvrîmes les mines patibulaires de deux gardes
               géants armés. Nous tentâmes de tempérer de leur faire comprendre que

               nous étions des touristes perdus. Malgré un long, pénible conciliabule,
               nous  ne  réussîmes  pas  à  nous  faire  comprendre,  ils  nous  prenaient

               probablement pour des contrebandiers ou des trafiquants.
               Nos aimables et gentils gardiens entreprirent brutalement de nous attacher

               avec des menottes pour ensuite nous jeter dans une cage à l’arrière de la
               Land  Rover,  certainement  réservée  aux  fauves  -  la  version  locale  du
               « panier à salade » de notre police.
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