Page 40 - Des ailes pour le Brésil
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                                  Gendarmerie mauritanienne « Les Goumiers
                 De nos jours, plus d’un millier de ces religieux sont encore présents

               dans les pays d’Afrique.
               J’ai aussi accompagné une mission sanitaire en Guinée à Labé.
               Le choléra était toujours menaçant et il fallait enrayer la progression de

               cette mortelle pandémie.
               L’armée  m’a  enseigné  le  mot  « crapahuter »  que  je  n’ai  jamais  oublié ;

               pratiques des opérations en brousse et des parcours du combattant.
               L’état-major  de  Dakar  avait  coutume,  quand  il  recevait  des  militaires
               anglais venant de la ville de Bathurst en Gambie (British Gambia), de faire
               appel à mon anglais pour traduire au mieux leurs conversations.

               Je faisais partie du décor dans mon triste uniforme marron clair.
               J’enviais les officiers de la couronne britannique, « so british » dans leurs
               beaux et impeccables uniformes blancs, si bien repassés.
               Un jour, des paysans d’un proche village avaient fait appel à l’armée pour

               éradiquer  une  harde  de  phacochères  qui  ravageaient  leurs  cultures
               d’arachides.
               Le corps de l’aviation avait été choisi pour accomplir la mission punitive.
               En arrivant au village, notre détachement eut la surprise de découvrir, sous

               un  énorme  baobab,  un  grand  indigène  « wolof »  aux  cheveux  blancs,
               arborant la Croix de Guerre de 14/18 sur son boubou bleu ciel.
               Dans un « garde-à-vous » impeccable, il nous salua.
               Le roulement du tam-tam avait annoncé notre venue.

               Pendant la Première Guerre de 14-18, il ne faut pas oublier que les troupes

               coloniales africaines perdirent de nombreux hommes tués ou disparus.
               Après la décolonisation de 1960, je suis retourné dans cette même région,

               un vieil homme me demanda quand les Français allaient revenir !
               Ce passage sous les drapeaux avait renforcé chez moi ce que j’avais déjà
               d’opiniâtre et m’aura incontestablement mûri et désépaissi.
               Les militaires ont la conviction d’être différents du reste de la société par

               le fait qu’ils sont obligés éventuellement de retirer la vie ou de sacrifier la
               leur pour leur pays, ce qui est parfaitement compréhensible et respectable.
               Il ne faut pas oublier que  le premier  aspect de la  vie militaire est son

               caractère  communautaire  qui  laisse  inexorablement  ensuite  des  traces
               importantes, qui, je pense, dans mon cas furent salutaires. Le quotidien
               d’un  soldat  n’est  pas  folichon,  mais  j’en  ai  gardé  des  souvenirs

               enrichissants.
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