Page 41 - Des ailes pour le Brésil
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De retour en France, je fus affecté à la base aérienne du Bourget, où il
faisait un froid de canard.
Ce fut une affligeante immersion, contrastant avec les températures
africaines !
Notre travail consistait essentiellement à charger des caisses et des caisses
dans les avions qui allaient à Reggane, en plein désert algérien, où, comme
nous l’avons appris plus tard, se déroulaient le début des essais nucléaires
français.
L’armée me laisse quelques bribes de souvenirs en forme de mosaïques,
avec en toile de fond une vision pessimiste de la triste réalité de l’Afrique.
Le 20 juin 1960, le Sénégal la plus ancienne colonie française devient
indépendante.
Mais depuis le 1er août 2011, à la suite du traité signé entre la France et le
Sénégal, 400 militaires sont présents pour assurer la défense et la sécurité
des ressortissants français.
Je fus démobilisé en février 1961.
Je n’ai pas le souvenir pendant mon service militaire de vingt-quatre mois
en Afrique Occidentale, surtout au Sénégal, d’avoir eu beaucoup de
nouvelles de ma famille. À ma grande surprise, j’ai reçu une lettre en début
d’année du directeur d’Air France à Paris !
Comme je n’aimais pas écrire et donner des nouvelles, le silence était
absolu.
III-CHAPITRE.
Le retour, Paris, ma famille, entre ailes et elles, ma fille,
mes trois mariages.
La réinsertion à la vie civile est toujours une épreuve douloureuse.
À mon retour de mon service à la patrie, l’atterrissage fut rude !
Je découvrais rapidement la réalité de ma nouvelle vie parisienne.
Ma situation n’était pas brillante, je me retrouvais sans domicile à Paris,
complétement désorienté, avec très peu de ressources financières.
Tout le monde m’avait oublié.
Le nid familial s’était désintégré, je ne savais plus comment battre des ailes.
Ma mère, dans une grande précarité, par suite d’un mariage dont elle
s’efforçait d’assumer l’échec avait quitté Paris avec mes sœurs dans une
vieille abbaye près d’Angers.