Page 42 - Des ailes pour le Brésil
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Une de ses passions était l’écologie, pour laquelle elle consacrera une
grande partie de sa vie, elle fut aussi la première à planter des pommes
biologiques en Anjou.
À la maison, le pain était cuit dans un vieux four à bois moyenâgeux, la
farine et la levure était biologique, tout devait être écologique.
Ma mère était en outre profondément croyante, elle ne supportait pas
l’iniquité sociale.
Elle avait le goût du religieux et du sacré, ce qui lui offrait une alternative
à la médiocrité de la société.
Fervente catholique, elle pratiquait sa religion avec dévotion, et elle vivait
sa foi simplement, d’une façon humble et quasi-monacale, en ne se
plaignant que très rarement.
Elle faisait preuve de bienveillance et d’altruisme envers son prochain,
même un peu trop peut-être parfois.
Dès l’aube, dans son domaine, elle travaillait durement pour élever mes
sœurs. Sa santé était précaire, elle dormait mal et peu.
Je l'ai entendue la nuit jouer le violon ou la guitare ses deux instruments
préférés.
Je garde une grande admiration pour ma mère, avec laquelle je partageais
une ardente inclinaison pour la musique classique.
Son concerto de violon préféré, il me semble était celui de Felix
Mendelssohn.
Durant des années, je prenais le train le vendredi soir pour Angers, pour
passer les week-ends où je la retrouvais avec joie, avant qu’elle parte pour
les montagnes des Pyrénées.
J’en profitais pour l’aider dans certains travaux pénibles de restauration,
comme poncer les nombreux volets, pour ensuite les peindre.
Quelquefois, en hiver, au lever du jour, quand la rosée couvre encore la
surface de la terre et les plantes, je partais chasser le canard dans les
immenses marais inondés de Briollay.
Un jour d’hiver polaire, je suis tombé dans une profonde trouée,
dissimulée par un épais manteau de neige, mes cuissardes avaient pris l’eau
glacée et mes pas étaient devenus lourds et lents.
Heureusement, je n’étais pas trop loin d’une auberge « Chez Maxim », où
j’ai pu me sécher devant un agréable et salutaire feu de bois, suivi d’un
réconfortant vin chaud avec une goutte de Grand Marnier.