Page 42 - Des ailes pour le Brésil
P. 42

41


                  Une de ses passions était l’écologie, pour laquelle elle consacrera une
               grande partie de sa vie, elle fut aussi la première à planter des pommes

               biologiques en Anjou.
               À la maison, le pain était cuit dans un vieux four à bois moyenâgeux, la

               farine et la levure était biologique, tout devait être écologique.
               Ma mère était  en  outre profondément  croyante,  elle ne supportait  pas

               l’iniquité sociale.
               Elle avait le goût du religieux et du sacré, ce qui lui offrait une alternative
               à la médiocrité de la société.

               Fervente catholique, elle pratiquait sa religion avec dévotion, et elle vivait
               sa  foi  simplement,  d’une  façon  humble  et  quasi-monacale,  en  ne  se

               plaignant que très rarement.
               Elle faisait preuve de bienveillance et d’altruisme envers son prochain,
               même un peu trop peut-être parfois.

               Dès l’aube, dans son domaine, elle travaillait durement pour élever mes
               sœurs. Sa santé était précaire, elle dormait mal et peu.

               Je l'ai entendue la nuit jouer le violon ou la guitare ses deux instruments
               préférés.

               Je garde une grande admiration pour ma mère, avec laquelle je partageais
               une ardente inclinaison pour la musique classique.
               Son  concerto  de  violon  préféré,  il  me  semble  était  celui  de  Felix

               Mendelssohn.
               Durant des années, je prenais le train le vendredi soir pour Angers, pour

               passer les week-ends où je la retrouvais avec joie, avant qu’elle parte pour
               les montagnes des Pyrénées.

               J’en profitais pour l’aider dans certains travaux pénibles de restauration,
               comme poncer les nombreux volets, pour ensuite les peindre.
               Quelquefois, en hiver, au lever du jour, quand la rosée couvre encore la

               surface  de  la  terre  et  les  plantes,  je  partais  chasser  le  canard  dans  les
               immenses marais inondés de Briollay.

               Un  jour  d’hiver  polaire,  je  suis  tombé  dans  une  profonde  trouée,
               dissimulée par un épais manteau de neige, mes cuissardes avaient pris l’eau

               glacée et mes pas étaient devenus lourds et lents.
               Heureusement, je n’étais pas trop loin d’une auberge « Chez Maxim », où
               j’ai pu me sécher devant un agréable et salutaire feu de bois, suivi d’un

               réconfortant vin chaud avec une goutte de Grand Marnier.
   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47