Page 43 - Des ailes pour le Brésil
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Le froid vous casse les pieds et ensuite les engelures sont douloureuses.
J’aurais pu y rester dans cette palude glacée, éloigné de tout où un violent
vent accompagné d’une épaisse chute de neige masquait dans un profond
silence tous signes de vie aux alentours. Un lieu de perdition !
Tous les ans, ma tendre mère partait faire, son tour de France dans le sud
avec sa vieille 2 CV Citroën, accompagné de son fidèle compagnon Hello
son chien policier.
Elle campait devant les plus beaux paysages de nos belles
montagnes en Lozère sa région préférée, ce voyage lui
permettait par la contemplation et la méditation de
prendre de nouvelles forces, de se ressourcer.
Les soirées angevines parfois très froides mais surtout
humides lui étaient peu salutaires pour sa santé, elle
décida de quitter sa veille abbaye pour l’Ariège où le
climat était plus salubre.
Photo de ma mère dans sa tendre jeunesse. Elle mourut très jeune (1913-1981).
Ensemble nous avons voyagé de l’Anjou pour son nouveau et dernier lieu
de résidence près de Pamiers du nom de « Mon plaisir ».
Je me pose toujours cette question : où a-t-elle pu trouver cette forte
énergie face aux difficultés de sa vie pour avoir pu élever ses sept enfants,
le mieux qu’elle ait pu, alors que ce n’étaient pas réellement ses souhaits
de jeunesse ?
Ma famille.
Écrire sur les proches est toujours un sujet délicat susceptible de
m’attribuer toutes les foudres du ciel et déclencher des hostilités.
Mon frère Gérard, célibataire convaincu, est né à Rio de Janeiro en 1936.
Il n’a jamais voulu retourner au Brésil de peur d’avoir à refaire son service
militaire, qu’il avait effectué dans les djebels, lieu pénible et
particulièrement dangereux, pendant la guerre d’Algérie.
Alors qu’il était diplômé d'une grande école de commerce sa passion était
la pêche sous-marine.
Dès l’âge de dix-sept ans, il s’est appliqué pendant plusieurs décennies de
« vider » de ses poissons les plus prisés, comme le mérou dans les eaux de
l’île de Formentera, aux Baléares. Dans ce paradis des hippies, il
conservera un mode de vie contre vents et marées, et les us, et coutumes
d’un pêcheur sous-marin. « El pescador submarino ! »