Page 93 - Des ailes pour le Brésil
P. 93

92














                                                           Paysage du Sertão
                  Dans le « Sertão », polygone des sécheresses, nous nous sentons tout

               petits, au centre de nulle part.
               Nous sommes souvent pris de somnolence dans la lourde chaleur, devant

               cet immense paysage horizontal inhabité ou le temps devient immobile.
               Nous admirons le courage des habitants qui doivent chaque jour parcourir
               des  kilomètres  à  pied  pour  chercher  un  peu  d'eau  pour  leur  usage

               personnel et les animaux. Souvent, par le manque de pluie répétée, les puits
               sont asséchés.

               Leur culture, leur musique, leur mode de vie se perpétuent avec vigueur,
               en  dépit  de  l'influence  de  plus  en  plus  accentuée  de  la  télévision  et

               d’Internet.
               Beaucoup de jeunes déçus, qui avaient migré vers les villes riches du sud

               du pays, reviennent vers leurs racines.
               En novembre 2012, nous avons voyagé avec la fille d'Éliane et son ami,
               dans la ville Belém porte d’entrée de l’Amazonie.

               L’Amazonie est un enfer vert, selon l’image d’Épinal héritée de l’époque
               où cette forteresse végétale n’était pour les explorateurs que des maladies

               et hostilités.
               Maintenant, de nombreuse sociétés minières et pétrolières, s’emploient à
               la détruire au nom du profit.

               Rappelons qu’entre 1879 et 1912, cet immense foret fut saisi par la fièvre
               de l’exploitation du caoutchouc.

               Cet été, les feux de forêt ont été particulièrement virulents dans la forêt
               amazonienne, où la sécheresse intense étend et aggrave les départs de feux

               lancés par des groupes illégaux.
   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98