Page 96 - Des ailes pour le Brésil
P. 96
95
Les gouvernements des états semblent légiférer pour imposer leurs lois
et contrôler les populations, mais ce sont des gangs armés et les pistoleros
« tueurs à gages » qui imposent leur joug et leur code de conduite.
Des mains invisibles, peu scrupuleuses dirigent les marchés de toutes
sortes, avec des flux financiers illicites.
Les plus lucratifs, sont les drogues, la cocaïne notamment, les minerais -
or cuivre manganèse - le bois et le trafic d’animaux.
Des milliers d’hectares sont pillés tous les ans.
La ville de Manaus au Brésil est devenue une des plaques tournantes du
trafic de drogue et aussi le cœur de la guerre entre les gangs des narco-
trafiquants.
Les populations, pour donner suite à l’exode rural, se sont installées
massivement dans des centres urbains, dans les favelas, et survivent
difficilement entre la répression des militaires et les gangs armés.
Les tueurs assassinent des écologistes luttant contre la déforestation, les
Indiens pleurent devant la dévastation de leur forêt et la pollution du
fleuve, et vivent confinés tristement dans un monde qui leur a été volé et
qui ne leur appartient plus.
Certaines agglomérations sont le théâtre d’affrontements sanglants, la
criminalité, le chômage et le manque de perspectives sont les faces cachées
de ces drames.
Certaines mesures sociales et militaires sont prises pour endiguer ces
déplorables situations, mais les moyens financiers et les volontés politiques
dans certains pays ne sont pas suffisamment impliqués pour être efficaces.
Il est impossible de convaincre un trafiquant de drogue de changer de
métier et un agriculteur de se mettre à récolter des plantes comestibles au
lieu de la coca. L’usage de la coca en Amérique du Sud remontrait à
environ 5 000 ans et la culture du pavot à opium qui est inexistante à
l’heure actuelle était déjà connue en Mésopotamie il y a 4 000 ans.
L’histoire du trafic de drogue naquit de la cupidité de l’Empire britannique,
qui, lors des guerres de l’opium en Chine, gagnera énormément d’argent
en inondant ce pays du pavot récolté en Inde. Légaliser la drogue, en
France serait pour les dealers un coup dur, plus de 100 000 personnes
vivent du trafic de cannabis.
Un fait surprenant à Rio de Janeiro en avril 2020 le gang du «
commandement rouge » remplace l’autorité de l’État en décrétant un
couvre-feu dans la « cité de Dieu » (Cidade de Deus, 40.000 habitants).
2002. https://www.atlantico.fr/decryptage/3588491/bresil--les-gangs-remplacent-l-etat-jair-bolsonaro-favelas-pauvrete-inegalites-violence-
alain-rodier 03/04