Page 89 - Des ailes pour le Brésil
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Le fort de Siyu du XIII siècle.
Un autre jour, nous avons survolé le lac rose de Nakuru,
un paradis pour des millions de flamants roses, et pour
nous distraire, nous avons pêché d’énormes perches dans
le lac Navassa.
Le voilier, mon homérique expérience.
Plus tard, j’ai fait en voilier dans les merveilleuses îles grecques, la seule
croisière de ma vie comme marin débutant.
L’inoubliable aventure commença sur l’invitation de mon chiropracteur
qui avait loué un grand voilier, au port du Pirée à Athènes.
Prudent avant le départ, n’ayant jamais pratiqué la voile, je m’enquis de ses
capacités de navigateur. Fier de sa haute taille, il me répondit d’avoir passé
son brevet de pilote d'avion, ainsi que le brevet de marin. Sa seule
expérience comme skipper était, disait-il, une traversée de la Méditerranée,
de la Côte d'Azur à la Corse.
D’inattendues anecdotes nautiques accompagnèrent ces dix jours de
croisière parsemés d'incidents, comme la perte répétitive de notre ancre,
d’ailleurs miraculeusement toujours récupérée.
Le plus pénible était l'amarrage le soir, à l’arrivée dans les différentes îles.
Pendant que notre cher maladroit pilote cherchait à s’amarrer à d’autres
voiliers sans faire trop de bruit ni de casse, je me cachais de honte à
l’intérieur de la cabine. À ces moments d’appareillage, nous entendions les
invectives et quolibets des autres marins, exprimés en différentes langues
étrangères contre notre barreur.
Une nuit, l’ancre s'étant détachée, nous avons dérivé au large sans nous en
rendre compte !