Page 87 - Des ailes pour le Brésil
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                  Enfin nous nous posâmes à Kuala Lumpur, où nous fûmes confinés
               dans une salle sans climatisation, encore plus petite et inconfortable que

               celle de Bahreïn. L’insupportable était au summum, la rébellion éclata.
               Les Américains nomment cet état « air rage ».
               La  compagnie  dut  demander  le  renfort  de  la  police  pour  calmer  les

               passagers.
               Ayant pris la fuite, je ne pourrais pas raconter la fin de l’agonie de ce vol,

               je n’ai d’ailleurs pas cherché finalement à la connaître.
               Sans attendre, je sortis de la zone de transit, passé le poste de police et
               acheté  un  billet  pour  Den  Pasar,  en  attendant  avec  impatience  que  la

               compagnie retrouve mon bagage.
               Pour en finir après ce long éprouvant épique voyage de trois jours, et après
               avoir pris trois avions successifs, un dernier coup d’aile de trois heures me

               déposa à Bali.
               J’étais enfin en vacances chez ma sœur Noëlle, c’était le principal.

               Les voyages forment la jeunesse !
                  Pendant mon séjour en célibataire à Bali, dans un restaurant, à Kuta Bach,
               un homme distingué, probablement un militaire de carrière habillé d’un

               short, vestige de plusieurs modes passées, me tapa affectueusement sur
               l’épaule  en  me  disant  d'un  ton  gaillard et  péremptoire  «  Vous  avez
               certainement  fait  vos  armes  à  l’école  de  cavalerie  du  cadre  noir  de

               Saumur ! ».
               Resté pantois, je lui demandais pourquoi cette affirmation.

               Il me répondit en souriant et goguenard : « Ne fais pas l’innocent, je te
               reconnais, tu es le cavalier qui a réveillé un étage entier de l’hôtel, tôt cette
               nuit dernière en brisant un lavabo ! »

               J’avais effectivement fait ce dégât dans la salle de bain ou j’avais dû, avec
               une pince à épiler, retirer délicatement des morceaux de porcelaine du

               postérieur de ma charmante cavalière australienne !
               Que les lecteurs puritains pardonnent cette anecdote égrillarde.
               Je ne suis pas un professeur de vertu, je n’ai jamais fait vœu de chasteté

               pendant mes nombreuses périodes de célibat et ce n’est pas mon genre de
               me vanter de mes conquêtes.

               Cette adorable et belle touriste de Perth préparait sa médecine.
               En tout cas, je ne regrette pas les agréables moments passés avec elle.
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