Page 109 - Des ailes pour le Brésil
P. 109
108
J’aurais voulu dans cette merveilleuse ville idyllique, prendre le temps
de flâner, de la découvrir plus profondément, loin de toute contraintes du
temps, sans devoir rendre de compte à personne, enfin être livre sans avoir
à se responsabiliser !
Il y a quelque chose de frustrant de quitter dans ces conditions une ville
comme Venise pour être le lendemain au bureau.
Pour le retour à Paris, je m’étais fait inviter pour tester le mythique train,
le Simplon Orient Express, de Venise à Paris, où le réel et l’imaginaire se
côtoient et se contredisent.
En fin d’après-midi, je prenais place dans une luxueuse voiture-lit single.
Ce légendaire et romantique train, créé en 1883, évoquait à cette époque
le rythme du monde moderne, l'art de vivre, l’art de voyager, le charme
suranné des longs voyages vers Constantinople.
Mon imaginaire m’avait plongé dans les années folles, dans l’atmosphère
du roman d’Agatha Christie et du film de James Bond, ce qui était fort
agréable.
Dans ce cadre merveilleux, un excellent dîner fut servi.
Après le repas, je me dirigeai vers le bar enfumé, où la réalité se révéla tout
autre.
Une faune humaine bigarrée me
fit sortir de ma torpeur rêveuse,
pour me plonger dans une triste
réalité, celle de la présence d’un
groupe d’Américains du Texas,
totalement ivre qui s’exprimait
bruyamment avec ce timbre de
voix nasillarde, si désagréable.
Ce fut un voyage exceptionnel, mais il vaut mieux le passer en bonne
compagnie, pour partager ses émotions, sinon, c’est un peu attristant, mais
aussi, il vaut mieux être seul que mal accompagné n’est ce pas ?
Voyage imprévu.
Dans les années quatre-vingt, j’ai eu l’occasion de faire un court séjour
au Népal à Katmandu, à l’hôtel Annapurna, juché à 1 400 mètres d’altitude,
pour organiser un voyage post congrès demandé par une organisation
internationale.