Page 106 - Des ailes pour le Brésil
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Voyage et désenchantement, regrets.
En 1962, pour aller de Paris à Tokyo par Japan Airlines, nous faisions
escale en Alaska, à Anchorage - lieu sinistre où un blizzard de neige
soufflait et sifflait sans répit.
Dans une grande baraque peu confortable où l’on pouvait sentir de plein
nez les odeurs du fumé de bois, un énorme ours polaire naturalisé nous
accueillait debout les bras grands ouverts de près de trois mètres.
La boutique Duty Free shop vendait de l’air dans des boîtes de conserve, sur
lesquelles était inscrit « air de l’Alaska » - surprenant marketing
touristique !
Comme le voyage était long et fatiguant, un Japonais qui parlait un français
saccadé, m’indiqua son truc pour se sentir en bonne condition physique
quand on doit travailler le lendemain.
En arrivant au « Pays du Soleil Levant », suivant son conseil, je commandai
à la réception du légendaire hôtel Impérial, dans le quartier de Ginga le
remède miracle.
Après une demi-heure d’attente, on sonna à la porte de ma chambre, un
énorme sumo encadrait l’entrée, qui, sans dire un mot, pointa son doigt
autoritaire en direction du lit pour me masser.
Le réveil, le lendemain matin, fut pénible, j’avais l’impression d’être passé
sous un autobus ! Moi qui rêvais de mains douces et graciles pour venir à
bout de ma fatigue ! En Thaïlande, les masseuses vous marchent sur le
dos !
J’ai visité Kyoto l’ancienne ville impériale considérée comme joyau de la
culture japonaise, j’ai admiré les pêcheuses de perles Ama qui plongeaient
seulement avec un pagne, sans bouteille, ni combinaison, dont certaines
travaillent jusqu’à plus de quatre vingt-années.
J’ai goûté le plat traditionnel, les fameux sushis que j’ai appris à aimer
ailleurs et plus tard.
Dans ce pays les salaries se tuent pour réussir ; l’humanité et le respect de
la hiérarchie sont deux valeurs qui enrichissent leur culture, aussi le
collectif prime sur l’individuel et l’attention aux détails est essentiels.
Voyage « The French Connection »
Dans les années soixante-dix, je fis un voyage aux États-Unis qui aurait
pu mal se terminer.